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L’industrie aéronautique propulse la production manufacturière


Avions stationnés dans un hangar d'entretien.

Alors que le mois de mai avait laissé planer le doute sur la santé de l’industrie française, le mois de juin 2025 marque un net rebond de la production manufacturière, selon les derniers chiffres publiés par l’Insee. Avec une hausse de 3,5 %, le secteur retrouve un souffle bienvenu, principalement grâce à la dynamique de l’industrie aéronautique et spatiale. Une tendance qui se confirme également au niveau de la production industrielle globale, en hausse de 3,8 %.

Un moteur de croissance : l’industrie aéronautique et spatiale

Le secteur des « autres matériels de transport », qui englobe l’aéronautique, le spatial, le ferroviaire et le naval, s’envole littéralement avec une progression de 26,7 % en un mois. Une performance rare, qui s’explique notamment par un effet de rattrapage après plusieurs trimestres perturbés, notamment par les tensions sur les chaînes d’approvisionnement.

Le géant Airbus en est une illustration : l’avionneur européen a livré 63 appareils en juin contre 51 en mai, soit une progression de 23 %. De son côté, Safran, en sortie de crise liée à des mouvements sociaux prolongés et à des retards logistiques, a annoncé une accélération significative de sa production de moteurs Leap : +38 % sur un an et +29 % par rapport au trimestre précédent.

Cette dynamique donne une impulsion forte à l’ensemble du secteur, positionnant l’aéronautique et le spatial comme des piliers de la reprise industrielle française.

Une tendance confirmée par la Banque de France

Les statistiques industrielles publiées par la Banque de France vont dans le même sens. L’établissement indique une hausse de 7,4 % de la production manufacturière en juin 2025, contre une chute de 9,4 % enregistrée en mai. Pour le seul secteur des autres matériels de transport, la progression atteint +24,6 % sur un mois.

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Ces chiffres confirment que le rebond de l’industrie n’est pas un artefact isolé, mais bien le reflet d’une relance sectorielle forte, principalement tirée par les grands groupes du secteur aérospatial.

Un regain dans d’autres secteurs industriels

Au-delà de l’aéronautique, d’autres pans de l’industrie française ont connu un mois de juin dynamique. L’Insee relève ainsi une hausse de :

  • +5 % dans les industries extractives, énergies et eau
  • +4,2 % pour les biens d’équipement électroniques, informatiques et électriques
  • +21,2 % dans la cokéfaction et le raffinage, qui retrouve un fonctionnement normal après des arrêts techniques au printemps.

Les industries agroalimentaires progressent également (+0,8 %), tout comme la catégorie « autres produits industriels » (+0,1 %), incluant la métallurgie, la chimie et la pharmacie.

Une performance nuancée à l’échelle annuelle

Malgré ce regain d’activité en juin, le bilan reste contrasté à l’échelle annuelle. Sur un an, la production manufacturière reste quasi-stable. Seul le segment des matériels de transport continue d’afficher une croissance robuste, avec +7,4 %. Les autres grandes branches de l’industrie restent à la peine, accusant un léger recul sur douze mois.

Un signal positif pour l’investissement industriel

Cette embellie, portée par des leaders industriels, pourrait inciter les entreprises à reprendre leurs investissements dans la modernisation de leurs sites, l’automatisation ou encore la transition énergétique. Plusieurs signaux vont dans ce sens : le gouvernement a récemment activé un fonds de 400 millions d’euros pour la décarbonation de l’industrie, et les territoires se mobilisent pour accueillir de nouveaux projets.

Vers une croissance manufacturière territorialisée

À travers cette reprise manufacturière, l’industrie française montre sa capacité à rebondir malgré un contexte mondial incertain. En s’appuyant sur des filières d’excellence comme l’aéronautique, et en renforçant les synergies entre les grands groupes et les PME, le tissu industriel hexagonal semble prêt à relever les défis de la souveraineté technologique et énergétique.

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