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Souveraineté alimentaire : la France adopte une nouvelle stratégie pour son agriculture


Mains tenant des graines de soja, champ derrière.

La Loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations en agriculture, promulguée le 24 mars 2025, marque un tournant majeur dans la politique agricole française. Elle vise à renforcer la capacité du pays à produire localement pour nourrir sa population, tout en répondant aux défis de la transition écologique et au besoin urgent de renouveler les générations d’agriculteurs.

Cette réforme ambitieuse s’inscrit dans une vision de long terme, avec un horizon d’action fixé à dix ans. Dès 2026, des « Conférences de la souveraineté alimentaire » viendront définir, filière par filière, les stratégies à déployer pour atteindre ces objectifs.

Former, produire, innover : une triple priorité affirmée

Le texte aborde plusieurs enjeux de manière systémique. Sur le volet humain, il entend stimuler le renouvellement des générations agricoles, avec pour ambition d’augmenter de 30 % le nombre d’apprenants dans les formations agricoles. Parallèlement, des mesures visent à faciliter l’installation et la transmission des exploitations, dans un contexte de vieillissement des actifs agricoles.

Côté production, la loi fixe des objectifs ambitieux en matière d’agriculture biologique (21 % de la surface agricole utile d’ici 2030) et d’autonomie protéique. La France vise ainsi une autonomie nationale en protéines végétales d’ici 2050, avec une montée en puissance progressive des cultures de légumineuses dès la prochaine décennie.

Enfin, la loi promeut l’innovation et la simplification des démarches pour les porteurs de projets, avec la reconnaissance de l’agriculture comme « intérêt fondamental de la Nation » et le principe du « pas d’interdiction sans solution » pour les intrants phytosanitaires.

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Un texte structurant, mais des défis de mise en œuvre

Malgré ces avancées, de nombreuses voix rappellent que la souveraineté alimentaire française reste fragile. La dépendance aux importations pour certains produits stratégiques, les impacts du changement climatique et la perte de valeur ajoutée dans plusieurs filières sont des points de vigilance majeurs.

Des organisations telles que Terre de Liens appellent à aller plus loin, en renforçant le pouvoir d’agir des territoires et en accompagnant une transition alimentaire plus profonde, notamment par des circuits courts et une relocalisation des productions.

Vers une concrétisation en 2026 et au-delà

La réussite de cette loi dépendra avant tout de sa mise en œuvre concrète. Les Conférences de la souveraineté alimentaire, prévues dès 2026, devront permettre d’ancrer ces ambitions dans la réalité des filières. Le suivi sur 10 ans sera déterminant pour évaluer l’impact réel des mesures sur la balance commerciale, la sécurité d’approvisionnement et la compétitivité du modèle agricole français.

Cette loi constitue ainsi un premier pas structurant, mais qui nécessitera un pilotage fin, au plus près des besoins des territoires et des filières, pour devenir un véritable levier de souveraineté économique et alimentaire.

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