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Taxe carbone aux frontières : ce que les entreprises doivent anticiper en 2025


Balance écologique, éolienne contre CO2, Terre dessous.

Le Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières (MACF ou CBAM) entre dans une phase charnière en 2025, dernière année de transition avant son entrée en vigueur complète au 1er janvier 2026. Cette « taxe carbone aux frontières » vise à aligner le coût environnemental des importations sur celui supporté par les industriels européens, dans le cadre du marché carbone (ETS). Un changement stratégique qui bouleverse les pratiques des entreprises importatrices.

Une période transitoire pour préparer les entreprises

Depuis 2023, les entreprises concernées n’ont pas à payer de taxe, mais doivent déclarer trimestriellement les émissions de CO₂ incorporées dans leurs importations. Cette obligation touche des secteurs bien définis : acier, aluminium, ciment, engrais, électricité et hydrogène.

Cette phase transitoire (2023-2025) a pour objectifs :

  • d’habituer les entreprises aux nouvelles exigences de traçabilité carbone ;
  • de préparer les systèmes administratifs et douaniers à l’entrée en vigueur du mécanisme ;
  • de tester les outils de vérification et calcul des émissions importées.

Des critiques fortes du monde industriel

Sous la pression des industries à forte intensité énergétique, comme l’acier ou l’aluminium, la mise en œuvre du mécanisme fait l’objet de vives critiques. Les entreprises évoquent notamment :

  • la complexité administrative des déclarations carbone,
  • les difficultés à obtenir les données d’émission des fournisseurs étrangers,
  • la crainte d’une perte de compétitivité face aux marchés non soumis à cette taxe.

Pour répondre à ces inquiétudes, l’UE a prévu quelques assouplissements, comme l’exonération pour les petits volumes (moins de 50 tonnes importées/trimestre).

Un mécanisme amené à s’élargir

Le MACF ne se limite pas à son périmètre actuel. Dès 2026, les entreprises devront acheter des certificats carbone pour leurs importations, alignés sur le prix du marché ETS.

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À moyen terme, la taxe carbone aux frontières pourrait être étendue à de nouveaux secteurs : plastiques, chimie, papier, textile, etc. Les chaînes d’approvisionnement mondialisées sont donc de plus en plus concernées.

Objectifs climatiques et industriels de l’UE

Le mécanisme CBAM poursuit un double objectif :

  • Protéger les industries européennes en instaurant un coût carbone équivalent pour tous les producteurs (locaux et étrangers) ;
  • Réduire les émissions globales en incitant les pays tiers à décarboner leurs chaînes de production.

2025 : une année charnière pour les entreprises importatrices

En 2025, les entreprises doivent impérativement :

  • recenser les produits importés soumis au MACF ;
  • centraliser les données d’émissions fournies par leurs fournisseurs ;
  • désigner une équipe en charge de la conformité au MACF ;
  • préparer les procédures de suivi et d’achat de certificats à partir de 2026.

Une transition stratégique à ne pas sous-estimer

La taxe carbone aux frontières marque une étape décisive pour la stratégie environnementale européenne. Si 2025 reste une phase d’adaptation, l’entrée en vigueur complète dès janvier 2026 implique des changements profonds pour les entreprises importatrices.

Anticiper, structurer la collecte des données carbone, former les équipes concernées et s’entourer de partenaires spécialisés sont des leviers clés pour réussir la transition sans rupture ni surcoût majeur.

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Expert reconnu en développement économique, Benoît possède de nombreuses années d’expérience dans l’accompagnement de projets d’implantation. Sa connaissance approfondie des territoires et des opportunités de subventions fait de lui un atout inestimable pour votre réussite d’implantation.

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